
En France, plus de la moitié des accidents de travail mortels reconnus dans les entreprises relevant du régime général de la Sécurité sociale sont des malaises sans cause externe identifiée (chute, choc, intoxication ou électrocution…).
L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) délivre une analyse qualitative de ces malaises survenus entre 2012 et 2022. Réalisée à partir des données collectées dans la base nationale EPICEA par le Dr Philippe Hache, expert d’assistance médicale à l’INRS, Sophie Peclet de l’ACMS Île-de-France et Claire Tissot, du département Études, veille et assistance documentaires (avec la contribution des Drs Anne Delépine, Emmanuelle Peris et Anne Bourdieu), elle vise à mieux qualifier ces malaises et identifier leurs causes. L’enjeu ? Améliorer leur prévention en entreprise.
En 2021, 645 accidents de travail mortels ont été enregistrés dans les structures relevant du régime général de la Sécurité sociale. 56 % d’entre eux sont qualifiés de malaises mortels, définis comme des décès survenus sur le lieu de travail ou à l’occasion du travail, sans cause externe identifiée.
De 2012 à 2022, la base EPICEA recense 2 847 accidents dont 1 403 mortels, parmi lesquels 143 sont des malaises mortels. Durant la période étudiée, 4 à 18 malaises mortels ont été enregistrés chaque année. Les 4 principales activités des établissements d’appartenance des travailleurs décédés sont : les activités de services administratifs et de soutien (18,9 %), dont 18 (12,6 %) dans des ETT ; l’industrie manufacturière (16,8 %) ; la construction (14,7 %) ; le transport et l’entreposage (14,7 %). Dans l’immense majorité des cas, il s’agit de PME : microentreprises de 0 à 9 salariés (24,5 %) ; entreprises de 10 à 249 salariés (67,1 %). Les victimes de malaises mortels sont des hommes dans 93,7 % des cas. L’âge médian est de 51 ans.
Article rédigé par Aude Aboucaya
