Le Parc zoologique de Paris (PZP) est l’un des rares zoos au monde à avoir connu une totale rénovation. En amont du projet, il aura fallu trois ans de réflexion architecturale en harmonie avec l’écosystème et cinq années de travaux impliquant une présence quotidienne sur le chantier. En outre, toute une équipe de jardiniers, paysagistes ont planché sur la scénographie du parcours assurant à la végétation une nouvelle vie. Le fruit d’un travail collégial dont peuvent s’enorgueillir les personnels impliqués et Pierre-Yves Bureau, directeur du PZP, coresponsable du Pôle zoos du Muséum dont le témoignage suscitera très certainement chez nos lecteurs l’envie de (re)découvrir les lieux…

En coulisse avec Pierre Yves Bureau

Pouvez-vous nous présenter le Parc zoologique de Paris ?

Le Parc zoologique de Paris (PZP) est l’un des 13 sites ouverts au public du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), établissement public placé sous la double tutelle des ministères en charge de la Recherche et de la Transition Écologique. Créé en 1934, le PZP est l’un des deux zoos parisiens au côté de la Ménagerie du Jardin des plantes, deuxième zoo le plus ancien au monde, créé en 1794 et faisant également par- tie du MNHN.

Cette année, le Parc zoologique de Paris fête le 10e anniversaire de sa réouverture. Vous annoncez un challenge important qui a consisté à tout reconstruire. Quelles évolutions majeures a connues le site ?

Le Parc zoologique de Paris (PZP) a été complètement repensé et intégralement reconstruit entre 2008 et 2014, à l’exception du Grand Rocher, symbole du zoo depuis sa création en 1934. Conçu autour de cinq biozones (Patagonie, Afrique, Europe, Amazonie-Guyane et Madagascar) dans le cadre d’un véritable tour du monde de la biodiversité, il donne une priorité absolue au bien-être animal, conduisant à présenter certaines espèces emblématiques comme les girafes, les rhinocéros, les lions ou encore les lamantins, mais à renoncer à en présenter d’autres comme les éléphants. Il a été également fait le choix de faire connaître des espèces moins connues du grand public, mais ayant un intérêt majeur en matière de conservation, permettant ainsi de sensibiliser nos visiteurs sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité.

Vous avez indiqué que l’objectif est « toujours de développer et d’élargir les publics en enrichissant l’expérience de visite (…) ». Avant la transformation, quelle typologie de visiteurs le Parc accueillait-il ? Et désormais à quels nouveaux visiteurs ouvrira-t-il ses portes ?

Le PZP était historiquement considéré comme le zoo des Parisiens. Aujourd’hui transformé, le Parc zoologique de Paris continue à accueillir majoritairement un public familial, mais cherche à diversifier ses visiteurs en ciblant, par exemple, les jeunes adultes avec des activités comme les nocturnes ou encore la Paris Zoo Run, la course pour la préservation des espèces. Nous souhaitons également dans la durée faire en sorte que le PZP devienne de plus en plus un lieu incontournable de visite lors d’un séjour à Paris. Et dans ce cadre, nous proposons aux CSE une offre de billetterie dédiée à tarif préférentiel. Je vous invite à faire votre demande en cliquant ici.

La saison 2024 est structurée autour de « 10 projets de recherche et conservation ». Pouvez-vous les lister et les commenter brièvement ?

La recherche et la conservation font partie de l’ADN du Parc zoologique de Paris, a fortiori en tant que zoo du Muséum national d’histoire naturelle. À l’occasion de nos 10 ans, nous avons souhaité mettre en avant auprès de nos visiteurs cette mission centrale du PZP qui fait de lui un acteur de la préservation de la biodiversité, en sélectionnant dix projets parmi les nombreux dans lesquels nous sommes engagés. Préservation des rhinocéros au zoo avec l’arrivée de deux femelles mais également sur le terrain au Kenya dans la réserve de Borana en partenariat avec l’association Save the Rhino, réintroduction de vautours fauves en Bulgarie ou encore travaux de recherche sur la colonie de manchots de Humboldt du PZP afin d’améliorer le suivi des colonies de manchots empereurs et royaux en Antarctique en limitant l’impact de l’intervention humaine : l’engagement du Parc zoologique de Paris en matière de préservation de la biodiversité est riche et diversifié.

Le développement durable est évidemment au cœur de cette restructuration, comme la loi Climat & Résilience est dorénavant au cœur des prérogatives de nos lecteurs. Quels grands axes de votre stratégie écoresponsable mettriez-vous en avant dans le cadre des 10ansduPZP ?

La reconstruction du zoo entre 2008 et 2014 a permis d’améliorer les performances énergétiques du PZP avec des bâtiments et des équipements beaucoup moins énergivores que par le passé. Mais l’implication du parc ne s’arrête pas à cette étape majeure, et le MNHN est actuellement engagé dans l’élaboration d’une démarche d’établissement autour du développement durable, dans laquelle le zoo s’inscrit pleinement.

Le nombre d’animaux a t-il évolué depuis 2014 ?

Lorsque le Parc zoologique de Paris a rouvert au public le 12 avril 2014, 1 200 animaux de 180 espèces étaient présents. Désormais, ce sont plus de 3 200 animaux issus de 254 espèces que nos visiteurs, qui étaient plus de 621 000 en 2023, peuvent (re)découvrir, dans un environnement paysager exceptionnel composé de 870 espèces d’arbres et de plantes. Avec environ 230 naissances par an et des arrivées régulières, de nouveaux animaux, comme cette année deux femelles rhinocéros et une femelle lamantin, l’attrait du zoo est sans cesse renouvelé par de nombreuses actualités autour de ses pensionnaires.

Quelles sont les nouveautés de la programmation culturelle 2024 ?

La programmation culturelle et événementielle du PZP est construite dans le cadre de saisons thématiques, comme les prédateurs en 2023, et les 10 projets de recherche et de conservation cette année dans le cadre des 10 ans du zoo. Le parcours de visite a été enrichi en lien avec la thématique de saison, ainsi que notre espace d’exposition « Le Chalet ». Des temps forts sont proposés durant l’année, à l’instar des nocturnes en juin et juillet, de la Paris Zoo Run, course pour la préservation des espèces en septembre, ou encore d’Halloween au zoo à l’automne.