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Suppléants CSE : ce que vous pouvez (vraiment) faire avec les heures de délégation d’un titulaire absent

© Freepik
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Vous êtes suppléant au CSE et un titulaire part en vacances ou tombe malade ? Vous vous demandez si vous pouvez récupérer ses heures de délégation pour assurer le suivi des dossiers ? Oui, c’est possible… mais pas sans respecter quelques règles clés.

Beaucoup d’élus se posent la question, peu ont la réponse claire. Voici tout ce que vous devez savoir pour ne pas passer à côté d’un vrai levier d’action.

Pourquoi les suppléants n’ont pas d’heures de délégation… sauf cas particuliers

C’est la règle de base : les suppléants ne bénéficient pas, de plein droit, d’heures de délégation. Ce droit est réservé aux titulaires. Mais deux exceptions permettent de contourner ce principe :

  • Si vous remplacez un titulaire temporairement absent (congés payés, arrêt maladie, congé maternité ou paternité…).
  • Si un titulaire décide de vous transférer une partie de ses heures dans le cadre de la mutualisation autorisée par le Code du travail.

Un titulaire s’absente ? Voici les conditions pour le remplacer (et récupérer ses heures)

Vous ne pouvez pas vous autoproclamer remplaçant d’un titulaire. La loi prévoit un ordre de priorité très précis pour organiser la suppléance :

  • 1ère priorité : un suppléant élu sur la même liste syndicale et dans la même catégorie que le titulaire.
  • 2e priorité : un candidat non élu présenté par cette même organisation syndicale.
  • 3e recours : un suppléant d’une autre liste, de la même catégorie professionnelle, ayant obtenu le plus grand nombre de voix.

Une fois le remplaçant désigné, il devient titulaire de manière temporaire, avec toutes les prérogatives qui vont avec : réunions, vote, heures de délégation… Et celles-ci sont déduites du crédit d’heures du titulaire remplacé.

Mutualisation des heures : oui, un titulaire peut vous céder ses heures (mais pas n’importe comment)

C’est un mécanisme souvent sous-estimé, pourtant très utile. La mutualisation des heures permet aux titulaires de répartir leur crédit entre eux et avec les suppléants.

Mais là encore, deux conditions incontournables :

  • Aucun élu (suppléant ou titulaire) ne peut dépasser 1,5 fois le crédit mensuel prévu pour un titulaire.
  • L’employeur doit être informé à l’avance, par écrit, avec un document qui précise qui cède quoi à qui, et à quelle date.

Vous gagnez en souplesse, mais pas en improvisation. Tout doit être cadré, sinon vous prenez le risque d’un refus (ou d’un litige).

Vous remplacez un titulaire ? Vous avez les mêmes droits… et les mêmes devoirs

En cas d’absence du titulaire, le suppléant devient automatiquement titulaire jusqu’au retour du collègue. Cela signifie que :

  • Vous pouvez participer aux réunions du CSE,
  • Vous avez droit à un crédit d’heures de délégation,
  • Le temps de délégation est considéré comme temps de travail effectif.

Mais attention : comme toujours, vous devez prévenir l’employeur à l’avance. Sans information claire et formalisée, vous risquez un malentendu… ou un refus d’autorisation d’absence.

En résumé : suppléant ne veut pas dire passif

En tant que suppléant, vous avez un vrai rôle à jouer, mais à condition de maîtriser les règles du jeu. Entre remplacement, mutualisation et formalités obligatoires, chaque heure de délégation doit être justifiée, anticipée, et encadrée.

Prenez le temps de formaliser vos démarches, impliquez-vous dans la vie du CSE, et surtout : n’attendez pas d’être titulaire pour agir.

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