
Mieux vaudrait parler de semaine « en » quatre jours.
Selon une étude du Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET) rendue publique le 27 septembre, la réorganisation de la semaine sur quatre jours n’entraîne que rarement une baisse de la durée de travail.
La plupart du temps ce système, présenté comme avantageux pour les salariés, consiste à leur faire faire autant en quatre jours qu’en cinq. Le CEET a constaté que le nombre d’accords d’entreprise mentionnant la semaine de quatre jours a été multiplié par presque cinq en trois ans : 80 accords en 2020 ; 458 en 2023 dont 250 signés cette année-là.
Un sujet marginal au regard des quelque 85 000 accords signés en 2023, d’autant que sur les 250 accords de 2023 traitant du sujet, seuls 150 mettent réellement en oeuvre cette organisation.
Dans seulement 10% des accords, le passage en quatre jours est corrélé à une baisse de la durée du travail sans perte de rémunération. Et encore, dans la moitié des cas, le passage de 39 à 35h s’accompagne d’une réduction des RTT.
Au final, seul un accord sur vingt se traduit par une baisse du temps de travail sans perte de salaire. Aucun accord ne prévoyant d’embauches, l’objectif des directions est donc « de produire autant ou plus sans employer de salariés supplémentaires« , soulignent les auteurs de l’étude.
En fonction de leurs objectifs, les entreprises adoptent trois formules. Dans 64% des accords, elles optent pour la « semaine de quatre jours sur cinq » avec un jour non travaillé. 20% des entreprises préfèrent la « semaine de quatre jours modulée », qui permet d’absorber les fluctuations de l’activité sans payer d’heures supplémentaires. 16% optent pour la « semaine de quatre jours sur sept ». Ces entreprises, qui fonctionnent en général sur six jours – santé ou commerce par exemple – peuvent aussi augmenter l’amplitude journalière du travail.
Article rédigé par Emmanuel Franck