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Le réseau Anact-Aract a publié les principaux résultats d’une enquête auprès de 1 415 représentants des employeurs et des salariés sur l’impact de la crise sanitaire en matière de relations sociales. Elle fait apparaître une intensification du dialogue social avec une adaptation des moyens limitée.
Le réseau a également relevé une perception nuancée des relations sociales et des besoins forts d’outillage pour les personnes concernées. Depuis le début de la crise, les réunions entre représentants du personnel et direction se sont poursuivies pour 98 % des répondants. Elles se sont tenues à un rythme plus soutenu qu’auparavant pour 44 % d’entre eux ; au même rythme qu’auparavant pour 36 % ; à un rythme moins élevé pour 18 %. Les sujets traités sont nombreux et touchent plusieurs dimensions du fonctionnement de l’entreprise. À savoir l’organisation du travail et le plan de continuité d’activité (77 % des répondants), les ajustements de l’organisation du travail liés à la crise (70 %) et les modalités du télétravail (67 %). En ce qui concerne les sujets liés à la santé et la prévention des risques, 62 % des répondants pointent les situations des personnes vulnérables du point de vue de leur santé, 51 % soulignent l’expression des difficultés, risques ou craintes pour la santé et 47 % relèvent la réévaluation des risques professionnels et mise à jour du DUERP. Sur le volet des sujets liés auxaspects économiques, sont évoqués également la mise en œuvre du chômage partiel (40 %), les préoccupations économiques et questions sur l’emploi (30 %)
Pour 66 % des sondés, la charge de travail liée au dialogue social est, dans ce contexte, plus importante depuis le début de la crise. Un taux qui atteint 72 % parmi les représentants d’employeurs.
Des moyens insuffisamment adaptés
Face à cette activité de dialogue social accrue, 56% des répondants estiment que les moyens techniques dédiés à l’exercice des mandats ont été adaptés – ils sont 75 % parmi les représentants d’employeurs. Cependant, seuls 14 % des acteurs du dialogue social interrogés ont constaté un assouplissement des heures de délégation, 13 % estiment que les représentants du personnel ont bénéficié de ressources complémentaires pour maintenir le lien avec le personnel et 6 % de ressources ou appuis externes (presse, expert, etc.).
Autre enseignement de l’étude : un dialogue social accru, mais évolution des relations sociales en demi-teinte. De fait, 56 % des répondants estiment que les relations sociales sont globalement identiques à ce qu’elles étaient avant la crise sanitaire. En revanche, 35 % jugent qu’elles se sont dégradées.
Après plusieurs mois de crise sanitaire, les répondants de la consultation identifient des besoins et attentes en matière de dialogue social : 76 % estiment ainsi que de nouveaux outils, besoins techniques ont été identifiés (82 % parmi les représentants d’employeurs), 67 % que la crise a révélé des besoins de « montée en compétences » des acteurs du dialogue social. Enfin, 69% que la crise a fait émerger de nouveaux sujets de travail ou de négociation (78 % parmi les représentants d’employeurs).
Au sortir de la crise, de nombreux thèmes seront à l’agenda des instances du dialogue social parmi lesquels : l’organisation et les conditions de travail pour 66 % ; le télétravail pour 53 % et la reconnaissance des métiers et des compétences (38 %). Pour traiter de ces thèmes, seuls 48 % des répondants estiment qu’ils disposent aujourd’hui des outils et méthodes d’analyse, d’évaluation ou d’expertise nécessaires pour négocier au sein de leur structure.