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Le rôle des CSE dans le soutien aux associations : cadre légal, limites et pratiques

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Le CSE de Constellium reverse 22 929 € à des associations : un geste de solidarité local

Une initiative régulière du CSE

À Biesheim, le CSE de l’usine Constellium – anciennement Rhenalu – a procédé, le mardi 23 septembre, à la remise d’une somme de 22 929 € à huit associations.

Cette contribution provient d’un mécanisme régulier : depuis 2016, le CSE consacre 1 % de son budget à des œuvres caritatives. En 2024, cette part s’est élevée à 15 286 €, auxquels s’ajoutent 7 643 € apportés par la direction de l’entreprise, ce qui porte le total à 22 929 €.

Les bénéficiaires et le déroulé

Le montant a été distribué à huit associations, dont les noms n’ont pas été tous dévoilés. Le secrétaire adjoint du CSE, Patrice Muller, a réuni les représentants des associations bénéficiaires lors d’une cérémonie dans le restaurant Groff, à Biesheim.

Portée et enjeux de ce don

Cette démarche témoigne d’un engagement de l’entreprise, via son CSE, envers le tissu associatif local. En injectant des sommes non négligeables dans des projets d’intérêt collectif, Constellium favorise une relation de proximité avec la communauté, et prend part au développement local au-delà de ses activités industrielles.

Il est utile de noter que l’effort combiné (CSE + direction) permet d’amplifier l’impact : les 15 286 € du CSE montrent l’engagement interne des salariés et de leur instance représentative, tandis que l’apport de la direction (7 643 €) marque une volonté institutionnelle de soutien au territoire.



Cadre légal, limites et pratiques

Ce que la loi autorise

Le CSE peut verser des dons à des associations, sous certaines conditions :

  • Il faut qu’il y ait excédent dans le budget ASC. Le budget de fonctionnement du CSE (pour son propre fonctionnement) ne peut pas être utilisé pour verser des dons. 
  • Le don ne doit pas avoir pour contrepartie directe une prestation commerciale ou publicitaire (sinon cela relève du parrainage/sponsoring). Le don doit s’inscrire dans le cadre de soutien désintéressé. 
  • Le montant possible est souvent limité à un pourcentage (par exemple, jusqu’à 10 % de l’excédent annuel du budget ASC) selon les statuts ou les usages du CSE.

Ces dispositions permettent aux instances représentatives du personnel de participer activement à une mission sociale locale, tout en respectant les cadres réglementaires.

Avantages et limites de cette pratique

Avantages :

  • Le don renforce les liens entre l’entreprise et le tissu associatif local : il valorise l’image de l’entreprise, montre sa responsabilité sociale, et permet aux salariés de « donner du sens » au-delà de leur emploi.
  • Il aide des projets souvent fragiles : en contexte de réduction des subventions publiques, les associations dépendent davantage du mécénat privé.
  • Cela permet une forme de redistribution locale (le site industriel “redonne” une partie de ses ressources à l’environnement social du territoire).

Limites / risques :

  • La transparence : la sélection des associations, les critères retenus, la communication autour de ces dons doivent être clairs pour éviter les critiques (copinage, favoritisme).
  • La durabilité : en cas de difficultés financières pour l’entreprise ou le CSE, ces dons peuvent être remis en cause.
  • La portée : le montant reste souvent limité par rapport aux besoins des associations locales ; cela ne remplace pas une politique publique de soutien structurel.
  • Risque juridique ou fiscal : si la donation est mal qualifiée ou si une contrepartie est perçue, cela peut être requalifié en parrainage ou en prestation (et ne pas bénéficier d’avantages fiscaux).

Exemples concrets :

  • Certaines entreprises mettent en place des abondements : un salarié donne une somme à une association, l’entreprise double ou complète ce don.
  • D’autres entreprises choisissent de verser des dons en nature (matériel, équipements) plutôt qu’en argent.
  • Des CSE d’autres sites industriels ou entreprises locales peuvent consacrer une partie de leur excédent à des associations locales (jeunesse, sport, culture, solidarité).
  • Les grandes entreprises, via leurs fondations, développent des programmes de mécénat à grande ampleur, souvent avec sélection nationale ou internationale (éducation, recherche, innovation sociale).

Comment intégrer ce geste dans une perspective plus large

L’initiative de Constellium s’inscrit dans une logique de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) : au-delà de la production industrielle, l’entreprise agit localement. Ce don de 22 929 € est significatif dans un contexte local, et agit comme un signal : l’usine n’est pas simplement un site de production mais un acteur du territoire.

Pour maximiser l’impact :

  1. Communication et transparence : publier les noms des associations, les projets soutenus, les critères de sélection. Cela valorise l’engagement et rassure sur l’équité.
  2. Suivi des projets financés : demander aux associations un retour sur l’utilisation des fonds, des indicateurs de résultat, des témoignages concrets.
  3. Formalisation d’un processus annuel : définir un calendrier, des appels à projets, un budget clair pour que cet engagement soit pérenne.
  4. Synergies internes : impliquer les salariés dans le choix des associations (vote, propositions), voire proposer un système d’abondement interne (salarié + entreprise).
  5. Alliances avec d’autres acteurs locaux : collectivités, fondations, autres entreprises locales — pour augmenter l’effort collectif.
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