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Fermeture de Gerstube : le CSE tire la sonnette d’alarme et dénonce une situation sociale explosive

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À Vic-Fezensac, l’avenir de l’usine Gerstube — détruite par un incendie au printemps — suscite une profonde inquiétude. À l’issue de la réunion du 5 décembre, les élus du Comité Social et Économique ont rendu un avis nettement opposé au projet présenté par la direction.

Le message est clair : pour les représentants du personnel, les conditions réunies pour mener à bien un Plan de Sauvegarde de l’Emploi sont loin d’être satisfaisantes.

Un vote qui traduit un ras-le-bol généralisé

La séance avait pour objectif de clore la consultation obligatoire avant la transmission du dossier à l’administration.

À l’unanimité, les élus ont rejeté :

  • la fermeture du site,
  • les licenciements envisagés,
  • les mesures d’accompagnement,
  • ainsi que le volet indemnitaire.

La direction poursuivra néanmoins la procédure en adressant les comptes rendus à la DREETS, chargée d’examiner la conformité du PSE.

Mais ce vote globalement négatif met en lumière un climat interne particulièrement délétère.

Un manque d’informations qui alimente la frustration

Depuis le sinistre, les salariés affirment avancer dans le brouillard.

Plusieurs éléments nourrissent leur malaise :

  • aucune communication concrète sur les conclusions de l’enquête liée à l’incendie ;
  • l’impression que toutes les étapes avancent trop vite ;
  • des réponses imprécises concernant les assurances et les indemnisations ;
  • un sentiment d’abandon, renforcé au fil des réunions.

Beaucoup expliquent ne pas comprendre comment l’histoire de près de huit décennies de l’usine pourrait se refermer sans débat ni transparence.

Un dispositif d’accompagnement jugé insuffisant

Si le PSE obtient l’aval de la DREETS, les licenciements individuels pourraient tomber dès la mi-janvier.
Une fois la notification reçue, chaque salarié aurait trois semaines pour faire connaître sa décision — un laps de temps déjà serré, pouvant devenir critique en cas de délais postaux.

Par ailleurs, l’organisme chargé d’accompagner les salariés dans la recherche de solutions professionnelles peine à convaincre. Plusieurs témoignages font état d’un manque de propositions concrètes et d’un suivi jugé trop superficiel.



Un impact qui dépasse largement les murs de l’entreprise

Au-delà du sort des salariés, la fermeture de Gerstube représente un véritable choc économique pour le territoire.

L’usine était un pilier local, tant par l’emploi qu’elle générait que par les activités indirectes qu’elle soutenait. Sa disparition laisserait un vide difficile à combler dans un bassin d’emploi déjà fragile.

Des recours envisagés

Face à un processus qu’ils estiment incomplet et insuffisamment justifié, plusieurs salariés se préparent à contester les décisions à venir.

Des actions prud’homales sont déjà évoquées, dans l’objectif d’obtenir une reconnaissance du préjudice subi et une transparence totale sur les éléments économiques du dossier.

Conclusion

Le vote du CSE ne se limite pas à une formalité administrative : il révèle une perte de confiance majeure entre les salariés et leur direction.

Les prochaines décisions de l’administration pourraient devenir un tournant décisif pour un territoire qui s’interroge, inquiet, sur son avenir industriel.

Source : Le Journal du Gers – La dépêche

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