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« La reprise d’activité post-Covid19 a provoqué́ un nouveau cycle inflationniste de +2,8 % (IPC) pour 2021 et +3,2 % (IPC) pour 2022 (prévisions INSEE et BdF) qui a déjà impacté la vie de nos techniciens, cadres et agents de maîtrise dans nos industries manufacturières, dans nos usines de production et dans nos bureaux d’études et R&D », alerte la CFE-CGC dans un communiqué de presse.
Ce redémarrage international a accru la pénurie de talents, tire les embauches des jeunes diplômés (Bac+3 à +5), pousse les entreprises à se les arracher en promettant salaires attractifs et conditions de travail intégrant flexibilité, accessoires hi-tech, et allant parfois jusqu’aux véhicules de fonction, note la CFE-CGC.
« Cette forte reprise bénéficie aux grands groupes mais certaines directions comme Thalès et Dassault Systèmes font la sourde oreille face aux demandes des organisations syndicales. Elles ont d’ailleurs déjà annoncé la fin de leurs négaociations annuelles obligatoires (NAO) bloquant les augmentations salariales à un niveau inférieur à l’inflation (soit 0 % à 2,5 % en moyenne d’augmentation individuelle et sur des profils ciblés) avec des conséquences néfastes sur les grilles salariales et des minorations sur les évolutions de carrières », poursuit l’organisation syndicale dans son communiqué.
La CFE-CGC redoute que cela ne soit que le début d’une crise plus vaste et selon elle, la fuite de talents et des compétences est un risque lourd pour la filière, les entreprises prenant le risque irréversible de ne pas pouvoir répondre aux besoins du marché qui se rétablit. Fortement contributrice au PIB de la nation, la filière est aussi fortement génératrice d’emplois hautement qualifiés. Elle pèse dans l’excédent de la balance commerciale française et européenne.
La CFE-CGC appelle l’État à exiger un contrôle fort via les inspections du travail par un meilleur suivi des négociations n’ayant pas abouti à des compromis valorisant les salaires dans les grands groupes comme dans les PME/PMI de la filière.
Enfin, l’OS « appelle les entreprises à se saisir de tous les outils, de tous les leviers permettant de maintenir des niveaux de rémunérations dignes et corrects et ne pas rompre le dialogue social. Salariés et élus de Dassault Systèmes et Thalès se sont rassemblés à nouveau le 24 février prochain, comme ce fut le cas le 17 février dernier avec plus de 600 salariés, malgré les congés d’hiver et le télétravail. Cette action s’est déroulée devant les entrées de leurs sites de Vélizy de 14 h 00 à 15 h 00. Des tracts ont été distribués dès 6 h 45 à l’entrée de la zone.
La CFE-CGC reste mobilisée pour créer dialogue social et des conditions salariales décentes.